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Comment auditer son organisation pour prendre les bonnes décisions ?

· 5 minutes de lecture
Charly BIGO
Expert en développement de sites et d'applications

Auditer une organisation ou un système d’information n’est pas un exercice purement technique. C’est avant tout un travail de recul, d’analyse et de compréhension globale, au service de la prise de décision.

Dans le cadre de mes missions au sein d’une communauté d’agglomération, j’ai été amené à auditer le système d’information d’un service opérationnel, afin de comprendre comment étaient gérées les interventions terrain et les dispositifs d’hypervision.

Cet audit avait un objectif clair : disposer d’une vision factuelle de l’existant pour éclairer les choix futurs, tant sur le plan organisationnel que technique.

Pourquoi auditer son organisation ?

Un audit n’est pas un jugement. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision.

Dans les organisations publiques comme privées, les systèmes se construisent souvent par empilement successif :

  • nouveaux outils pour répondre à un besoin immédiat ;
  • solutions « bricolées » pour pallier des manques ;
  • dépendance progressive à des fichiers ou des processus informels.

À terme, cette accumulation crée de la fragilité, de la perte de lisibilité et un risque réel pour la continuité de service.

Auditer permet alors de :

  • comprendre réellement comment les choses fonctionnent ;
  • identifier les points de rupture et les risques ;
  • objectiver les constats pour sortir du ressenti ;
  • poser les bases d’une trajectoire d’évolution réaliste.

Prendre du recul : une condition indispensable

Pour mener cet audit, la première difficulté a été de prendre de la distance par rapport à l’existant.

Lorsqu’on travaille au quotidien avec des équipes et des outils, il est facile d’adopter leurs habitudes et leur manière de voir les choses. L’audit impose au contraire de :

  • questionner ce qui semble aller de soi ;
  • remettre en perspective les pratiques ;
  • distinguer l’usage réel de l’usage théorique.

Ce recul est essentiel pour éviter deux écueils fréquents :

  • vouloir corriger uniquement les symptômes ;
  • proposer des solutions techniques à des problèmes organisationnels.

Interroger les bons interlocuteurs

Un audit pertinent repose avant tout sur l’humain.

Pour comprendre le fonctionnement du SI de la DPCE, il a fallu rencontrer et interroger les principaux interlocuteurs :

  • responsables de service ;
  • agents opérationnels ;
  • profils techniques ;
  • utilisateurs finaux des outils.

Ces échanges permettent de croiser les points de vue et de faire émerger :

  • les usages réels des outils ;
  • les contournements mis en place ;
  • les irritants du quotidien ;
  • les attentes non exprimées.

C’est souvent dans ces discussions que se révèlent les écarts entre l’organisation formelle et la réalité du terrain.

Analyser, synthétiser, restituer

L’un des exercices les plus exigeants de l’audit est le travail de synthèse.

Les informations collectées sont nombreuses, parfois contradictoires, et souvent très techniques. Il est pourtant indispensable de les transformer en messages clairs et compréhensibles pour des publics variés.

La restitution doit permettre :

  • de partager un diagnostic commun ;
  • de rendre visibles les risques ;
  • d’expliquer les causes, pas seulement les effets ;
  • de donner une vision structurée de l’existant.

Sans ce travail de mise en forme et de pédagogie, un audit reste lettre morte.

Ce que l’audit a mis en lumière

La conclusion de l’audit est sans ambiguïté :

L’audit met en lumière un système d’information fragile, construit progressivement sans cadre d’urbanisation ni gouvernance de la donnée. Les risques identifiés imposent une modernisation progressive mais indispensable du SI, afin de fiabiliser les données, réduire la dépendance à des outils artisanaux, améliorer la sécurité et préparer une architecture tournée vers la donnée et les futures capacités d’analyse.

La trajectoire proposée offre une approche structurée permettant d’augmenter la résilience, l’efficacité et la performance du SI du petit cycle de l’eau, tout en soutenant les ambitions de la collectivité en matière de modernisation et de pilotage stratégique.

Ce constat n’est pas isolé. Il reflète une situation fréquente dans de nombreuses organisations, où le SI évolue plus vite que sa gouvernance.

L’audit comme point de départ, pas comme finalité

Un audit n’a de valeur que s’il débouche sur une trajectoire claire.

Dans ce contexte, l’enjeu n’était pas de tout remettre à plat brutalement, mais de proposer une modernisation progressive, compatible avec les contraintes opérationnelles du service :

  • sécuriser l’existant ;
  • fiabiliser les données ;
  • réduire la dépendance aux outils artisanaux ;
  • préparer une architecture orientée données et analyse.

L’audit devient alors un outil de pilotage stratégique, et non un simple document de diagnostic.

Ce que cette expérience m’a appris

Cette mission d’audit a renforcé plusieurs convictions fortes :

  • la technique seule ne résout rien sans vision organisationnelle ;
  • écouter et comprendre précède toujours la décision ;
  • la clarté du diagnostic conditionne la réussite de la transformation.

Que ce soit dans le secteur public ou privé, auditer son organisation, c’est accepter de regarder la réalité en face pour prendre de meilleures décisions, plus durables et plus cohérentes.

Conclusion

Auditer son organisation, ce n’est pas chercher la perfection, mais créer les conditions d’une évolution maîtrisée.

C’est un exercice exigeant, qui demande du recul, de l’analyse, de l’écoute et un important travail de restitution. Mais c’est aussi un levier puissant pour aligner stratégie, organisation et systèmes d’information.

Dans un contexte de transformation numérique permanente, savoir auditer est devenu une compétence clé pour piloter efficacement le changement.

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Gestion de la relation usager (GRU) : repenser les processus pour des démarches en ligne efficaces

· 4 minutes de lecture
Charly BIGO
Expert en développement de sites et d'applications

La gestion de la relation usager (GRU) est souvent abordée sous l’angle de l’outil : un logiciel, une plateforme, un portail de démarches en ligne. Pourtant, dans les collectivités comme dans les organisations publiques, la GRU est avant tout une démarche organisationnelle et culturelle.

En travaillant au sein d’une communauté d’agglomération et en contribuant activement à la mise en place d’un site de démarches en ligne, j’ai pu mesurer à quel point la réussite d’un projet de GRU repose moins sur la technique que sur la capacité des services à repenser leurs processus et leur manière de collaborer.

Qu’est-ce que la gestion de la relation usager ?

La GRU vise à offrir à l’usager une relation fluide, cohérente et lisible avec l’administration, quel que soit le canal utilisé : en ligne, par téléphone, par courrier ou en guichet.

Concrètement, cela signifie :

  • une vision unifiée des demandes de l’usager ;
  • des réponses claires et homogènes ;
  • des délais maîtrisés ;
  • une meilleure traçabilité des échanges.

L’enjeu est simple : passer d’une logique interne, centrée sur les services, à une logique externe, centrée sur l’usager.

Le point de départ : des démarches en ligne… et des services très hétérogènes

Lors de la mise en place du site de démarches en ligne, un constat s’est rapidement imposé : chaque service avait sa propre manière de traiter les demandes.

Formulaires papier, boîtes mail individuelles, tableaux Excel, circuits de validation informels… autant de pratiques construites au fil du temps, souvent efficaces à l’échelle d’un service, mais peu compatibles avec une vision transversale de la relation usager.

Le numérique a alors joué un rôle de révélateur : en voulant proposer un point d’entrée unique aux usagers, il a mis en lumière des écarts importants dans l’organisation interne.

Un défi majeur : la communication entre services

L’un des premiers défis a été la communication.

Pour beaucoup d’agents, la GRU était perçue comme :

  • un nouvel outil imposé ;
  • une contrainte supplémentaire ;
  • voire une remise en cause de leur expertise métier.

Il a fallu prendre le temps d’expliquer que la GRU n’était pas qu’un projet numérique, mais un levier d’amélioration du service rendu :

  • moins de sollicitations redondantes ;
  • une meilleure priorisation des demandes ;
  • une vision claire de l’avancement des dossiers.

Cette phase de pédagogie est essentielle. Sans compréhension des enjeux, il n’y a pas d’adhésion durable.

Repenser les processus : une étape incontournable

Mettre en place une GRU efficace implique souvent de remettre à plat des processus existants.

Questions clés abordées avec les services :

  • Qui reçoit la demande ?
  • À quel moment est-elle qualifiée ?
  • Qui en est responsable ?
  • Quels sont les délais réalistes de traitement ?
  • Quelles informations sont réellement nécessaires à l’usager ?

Ces échanges ont parfois été inconfortables, car ils amenaient à questionner des habitudes bien ancrées. Mais ils ont aussi permis de clarifier les rôles, de réduire les zones grises et d’améliorer la coordination entre services.

La GRU comme outil de transformation, pas seulement de suivi

Un outil de GRU ne doit pas se limiter à enregistrer des tickets ou à suivre des demandes. Il doit accompagner une transformation plus profonde :

  • harmonisation des pratiques ;
  • formalisation des circuits de traitement ;
  • amélioration continue grâce aux indicateurs (délais, volumes, typologies de demandes).

Dans le cadre du site de démarches en ligne, la GRU a permis de mieux comprendre les attentes des usagers et d’identifier des points de friction jusque-là invisibles.

Ce que j’en retiens en tant que professionnel du web

Cette expérience dans le secteur public nourrit directement ma pratique en tant que professionnel du développement web.

Elle m’a appris que :

  • un projet numérique est avant tout un projet humain ;
  • la réussite passe par l’écoute et la co-construction ;
  • la technique doit s’adapter aux usages, pas l’inverse.

Que ce soit pour une collectivité, une entreprise ou une organisation, la gestion de la relation usager (ou client) ne peut être pensée sans une réflexion globale sur les processus internes.

Conclusion

La GRU n’est pas une finalité, mais un moyen : celui de proposer des services plus accessibles, plus efficaces et plus cohérents.

Dans les projets de démarches en ligne, elle agit comme un catalyseur de transformation, obligeant les organisations à se poser les bonnes questions.

C’est précisément à cette croisée entre numérique, organisation et expérience usager que se situent aujourd’hui les vrais enjeux des projets web réussis.

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L’intelligence collective au service des entreprises et des organisations

· 4 minutes de lecture
Charly BIGO
Expert en développement de sites et d'applications

Dans un contexte de transformation permanente, les organisations sont confrontées à des problématiques de plus en plus complexes : transversalité, numérique, adaptation rapide, attentes accrues des usagers ou des clients.

Face à cette complexité, une réponse émerge avec force : l’intelligence collective.

Au quotidien, je m’efforce d’appliquer ce principe dans mon travail. Et plus je l’expérimente, plus je constate son énorme potentiel sur la productivité, la qualité des décisions et l’efficacité globale des équipes.

Qu’est-ce que l’intelligence collective ?

L’intelligence collective repose sur une idée simple :

le groupe est capable de produire des solutions plus pertinentes que la somme des intelligences individuelles qui le composent.

Elle consiste à mobiliser les savoirs, les expériences et les points de vue de chacun pour :

  • mieux comprendre une situation ;
  • enrichir l’analyse ;
  • faire émerger des solutions adaptées et durables.

Contrairement à une approche descendante, l’intelligence collective valorise la co-construction, l’écoute et la collaboration.

Pourquoi l’intelligence collective est devenue indispensable

Les organisations évoluent dans des environnements où :

  • les sujets sont transversaux ;
  • les décisions ont des impacts multiples ;
  • aucune personne ne détient à elle seule toute l’information.

Dans ce contexte, vouloir tout centraliser ou décider seul devient contre-productif.

L’intelligence collective permet de :

  • réduire les angles morts ;
  • intégrer la réalité du terrain ;
  • anticiper les risques et les résistances ;
  • gagner en pertinence et en efficacité.

Des bénéfices concrets pour les organisations

Lorsqu’elle est réellement mise en œuvre, l’intelligence collective apporte des bénéfices très concrets.

Une meilleure qualité de décision

En confrontant les points de vue, on évite les décisions prises sur des hypothèses partielles ou biaisées.
Les choix sont plus robustes, car ils s’appuient sur une compréhension partagée.

Une productivité renforcée

Contrairement à une idée reçue, travailler collectivement ne fait pas perdre du temps.
Au contraire, cela permet :

  • d’éviter les incompréhensions ;
  • de limiter les allers-retours inutiles ;
  • de réduire les erreurs en amont.

Une meilleure adhésion au changement

Les décisions co-construites sont mieux comprises et mieux acceptées.
Les équipes se sentent impliquées, écoutées et responsables de la réussite des projets.

Une montée en compétence collective

Chaque échange est une occasion de partager des savoirs, des méthodes et des retours d’expérience.
L’organisation apprend en continu.

Comment mettre l’intelligence collective en pratique

L’intelligence collective ne se décrète pas. Elle se construit.

Créer un cadre de confiance

Sans confiance, il n’y a pas de parole libre.
Il est essentiel de créer un environnement où chacun peut s’exprimer sans crainte d’être jugé.

Valoriser les expertises, y compris informelles

Les meilleures idées viennent souvent du terrain.
Reconnaître l’expertise de chacun, quel que soit son rôle, est un préalable indispensable.

Favoriser les échanges transversaux

Les silos sont l’ennemi de l’intelligence collective.
Croiser les métiers, les services et les profils permet d’enrichir les analyses.

Accepter la remise en question

Travailler collectivement implique d’accepter que ses propres idées puissent évoluer, voire être remises en cause.
C’est souvent à ce prix que naissent les meilleures solutions.

Intelligence collective et transformation numérique

Dans les projets numériques, l’intelligence collective est un levier particulièrement puissant.

Qu’il s’agisse de refonte de site, de mise en place d’un outil ou de transformation des processus, les projets réussis sont ceux qui :

  • associent les utilisateurs dès le départ ;
  • intègrent les contraintes métiers ;
  • favorisent la co-construction plutôt que l’imposition.

La technique ne doit jamais écraser l’usage.
L’intelligence collective permet justement de réconcilier les deux.

Ce que j’en retiens dans ma pratique professionnelle

Appliquer l’intelligence collective au quotidien m’a appris que :

  • les meilleures idées émergent souvent du collectif ;
  • écouter fait gagner du temps ;
  • la collaboration est un accélérateur, pas un frein.

Que ce soit dans les entreprises ou les organisations publiques, l’intelligence collective est aujourd’hui un véritable levier de performance et de sens.

Conclusion

L’intelligence collective n’est ni une mode ni un concept abstrait.
C’est une pratique concrète, accessible à toutes les organisations, quel que soit leur taille.

Dans un monde complexe et en constante évolution, elle offre une réponse simple et puissante :
mieux penser ensemble pour mieux agir.